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"Fantaisie stupéfiante sur fond de chansons réalistes et d'accordéons"

Une fille surgit de l’obscurité pour nous conter et nous chanter la réalité des femmes dans le Paris canaille de la première moitié du XXe siècle. Un voyage nostalgique entre amours déçues, ribouldingues et galères du pavé, de «La Java bleue » à « Mon amant de Saint-Jean » en passant par les escaliers de la butte.

Embarquez pour une plongée hallucinée dans les nuits de la ville lumière où, même quand « Tout fout le camp », on vit toujours « La romance de Paris ».

Texte: Anna Renouprez

Mise en scène et dramaturgie: Gabriel Alloing

Chant et jeu: Anna Renouprez

Accordéons et arrangements: David & Lionel Maulus

Contrebasse: Patrick Vassort

Production: La Ferme! (Belgique) / Théâtre de Châtel-Guyon (France)

Création belge le 8 février 2020 à 20h30, La Ferme!

Maison de toutes les musiques à Louvain-la-Neuve

Création française le 5 avril 2020 à 17h00

Théâtre de Châtel-Guyon

HISTOIRE
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LA FILLE
QUI CHANTAIT LA NUIT

La Fille qui chantait la nuit n’a pas vraiment de nom. Elle chante sa vie, celle de ses copines, de ses sœurs de bringue ou d’infortune. Elle est née on ne sait pas exacte- ment où dans la ville lumière à la fin de la Belle Epoque ; elle n’a pas connu son père et n’a pas vraiment pu compter sur sa mère…


Elle a grandi en bonne partie sur le pavé, avec la guerre en toile de fond et cette nostalgie d’un Paris que rien ne ramènera plus. A 15 ans, elle a « débuté » … Nul ne sait précisément ce que ce mot signifie dans sa bouche mais elle en a manifestement vu des vertes et des pas mûres. Elle a fait la fête bien sûr mais elle a aussi et surtout côtoyé la vraie misère, la dèche et la zone comme on dit à Paname. Pour dormir, elle a eu pour abris des portes cochères, des cages d’escaliers d’immeubles ou, quand elle avait de la chance, les banquettes des cafés. Elle a connu tout ce qu’une fille qui a grandi en partie seule et trop vite a pu connaître : mendicité, trottoir, alcool, cocaïne et les coups… Mais elle ne se plaint pas. Est-ce l’habitude du malheur qui lui a donné cette puissante volonté de vivre, cette bonne humeur à toute épreuve ? Les années folles ont battu leur plein à Paris et ailleurs, mais elle a toujours préféré l’accordéon aux nouveaux rythmes venus d’ailleurs. Alors elle a chanté Paname dans la rue, dans les guiguettes, dans les caf ’concs. Et puis elle a connu deux très grandes dames de la chanson : à commencer par Fréhel « L’Inoubliable Inoubliée » qui revient en 1923 à Paris après

quatorze années d’exil. Sa renommée est intacte de Pigalle à Montmartre, et La Fille l’admire. Bien sûr, elle a vieilli, elle n’est plus ni fine, ni jolie, mais quelle bonne femme !

 

Et quelle voix ! Et puis il y a Damia, « La Tragédienne de la Chanson », avec sa robe de velours noir. Elle a bien mené sa barque, c’est un modèle. C’est un peu grâce à elles que La Fille s’en est sortie et qu’elle a fini par trouver ces trois mecs gentils qui prennent si bien soin d’’elle.

 

Mais comme elle « ne regrette rien » elle a tenu à rendre hommage à cette vie d’avant et à toutes les autres : celles qui ont pris des coups, perdu ou fait passer des marmots, celles qui à force de trimer pour peau d’balle ont fini par vendre ce qui leur restait sur le trottoir ou « En maison », celles, enfin, qui ont eu moins de chance qu’ elle et ont fini par sombrer corps et âme dans la drogue ou l’alcool.

Avec La Fille qui chantait la nuit, on s’offre une plongée dans le Paname interlope et bigarré d’avant la drôle de guerre, à la rencontre de toutes ces femmes aux destins chahutés, témoins (ou victimes) émouvantes d’une condition féminine révolue.

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